Commentaire de marché - Mai 2025

En mai, les places boursières ont globalement terminé le mois en territoire positif, portées par une stabilisation relative des annonces du gouvernement américain et des résultats d’entreprises globalement meilleurs qu’attendu. Un accord provisoire a en effet été conclu entre les États-Unis et la Chine pour réduire temporairement les droits de douane de 145 % à 30 % pendant 90 jours, apportant un certain répit aux marchés financiers.

Aux États-Unis, l’administration semble vouloir clore la séquence protectionniste autour de la fête nationale du 4 juillet pour recentrer son action sur un agenda plus domestique, notamment autour de la baisse des impôts et de la déréglementation, un programme auquel les marchés financiers semblent sensibles. Un budget en discussion au Congrès laisse entrevoir la possibilité d’un stimulus fiscal équivalent à 1 % du PIB. Cependant, le contexte reste tendu sur le plan commercial, avec des menaces persistantes envers la Chine et l’Europe, notamment une hausse des droits de douane à 50 %, reportée du 1er juin au 9 juillet. Un nouveau front pourrait s’ouvrir via la section 899, visant à taxer les flux de capitaux provenant de pays jugés discriminants.

Ces initiatives s’inscrivent dans un cadre macroéconomique déjà sous tension : le déficit public américain atteint 7,2 % du PIB et le déficit courant 3,9 %. La décision de Moody’s de retirer la note AAA aux États-Unis souligne les inquiétudes sur la soutenabilité de la dette. Cela a provoqué une hausse marquée des taux d’intérêt souverains, notamment à long terme, où le 30 ans dépasse désormais les 5 %. Un compromis budgétaire a été difficilement adopté à la Chambre des représentants, avec une majorité d’une seule voix (215 contre 214), incluant des baisses d’impôts et des coupes dans les dépenses sociales et écologiques. Le texte doit encore être validé au Sénat.

Malgré ces tensions, l’économie américaine montre une certaine résilience. Les indicateurs avancés sont plutôt robustes, avec un PMI composite qui progresse à 52,1 en mai et des inscriptions au chômage en recul à 227 000. L’inflation, mesurée par l’indice des prix à la consommation, se maintient à 2,3 % tandis que les prix à la production montrent une légère accélération. L’ISM services est en progression, notamment sur les composantes des nouvelles commandes et de l’emploi, mais les prix payés repartent à la hausse. Dans ce contexte, la Réserve fédérale a décidé de maintenir ses taux inchangés, considérant que la politique monétaire reste appropriée, tout en surveillant étroitement les tensions commerciales et leurs effets potentiels sur l’inflation.

En zone euro, la montée des tensions commerciales avec les États-Unis constitue une source d’inquiétude majeure. La menace de droits de douane à 50 % sur les exportations européennes pourrait lourdement pénaliser la croissance, déjà fragile. La Commission européenne a d’ailleurs revu à la baisse ses prévisions économiques, anticipant une croissance de seulement 0,9 % en 2025 et 1,4 % en 2026, contre respectivement 1,3 % et 1,6 % auparavant. Les indicateurs conjoncturels confirment cette tendance à la stagnation : les PMI ont reculé en mai à 49,5, tirés vers le bas par les services, bien que l’industrie résiste mieux.

Des signes plus positifs émergent néanmoins ponctuellement. Le PMI composite d’avril a été révisé à la hausse à 50,4, grâce notamment à une amélioration des services en Italie. Sur le plan diplomatique, un accord important a été signé entre l’Union Européenne et le Royaume-Uni dans les domaines de l’alimentaire, de la sécurité et de la défense, permettant de stabiliser les relations post-Brexit. Côté politique monétaire, la Banque Centrale Européenne reste prudente. Isabel Schnabel a précisé que les taux directeurs resteraient à un niveau neutre tant que les conséquences économiques de la guerre commerciale ne seront pas clairement identifiées.

La Chine, quant à elle, montre des signes d’essoufflement économique. La production industrielle et les ventes au détail ralentissent, ce qui reflète une baisse de la demande intérieure. Pour soutenir l’activité, les autorités ont abaissé plusieurs taux directeurs de 10 points de base afin de faciliter l’accès au crédit. Le PMI services Caixin a chuté à 50,7 en avril, signalant un ralentissement dans le secteur tertiaire, en partie lié aux perturbations causées par la guerre commerciale. Bien que les exportations chinoises vers les États-Unis soient en baisse, celles à destination d’autres pays asiatiques restent dynamiques.

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