En avril, les marchés ont fortement réagi aux annonces américaines, fluctuant au gré des déclarations contradictoires du gouvernement. La performance des actions est néanmoins restée globalement positive, soutenue par des signaux encourageants concernant les négociations commerciales. La Chine, principale cible des hausses tarifaires américaines atteignant jusqu’à 125 %, avait d’abord été exclue de l’annonce de Donald Trump début avril sur la suspension temporaire de certains droits de douane. Elle a finalement conclu avec les États-Unis une suspension partielle des droits de douane pour 90 jours. Durant cette période, les droits de douane s’établiront à 30 % pour les produits chinois importés aux États-Unis et à 10 % pour les produits américains importés en Chine.
Sur le plan macroéconomique, les données économiques américaines présentent un tableau contrasté. Les ventes au détail aux États-Unis ont enregistré une progression notable de 1,4 % en avril, marquant une reprise significative après trois mois consécutifs de contraction. Cette hausse inattendue s’explique principalement par un phénomène d’anticipation des consommateurs, qui ont accéléré leurs achats avant l’entrée en vigueur de l’augmentation annoncée des tarifs douaniers. Du côté de l’inflation, l’indice PCE (Personal Consumption Expenditures), l’indicateur privilégié par le ministère américain du Commerce pour mesurer l’évolution des prix, a montré des signes d’apaisement en mars, reculant à 2,3 % en glissement annuel, comparé à 2,7 % le mois précédent. Néanmoins, cette accalmie pourrait être de courte durée, car les économistes alertent sur les probables répercussions inflationnistes des nouveaux tarifs douaniers, qui risquent d’exercer une pression à la hausse sur les prix à la consommation dans les prochains mois. Concernant l’activité économique globale, les indices PMI (Purchasing Managers’ Index), considérés comme des baromètres avancés de la conjoncture économique, révèlent une situation préoccupante : bien que l’économie continue de croître, nous observons une détérioration progressive de la dynamique d’expansion, avec une faiblesse particulièrement marquée dans le secteur des services, traditionnellement plus résilient. Dans ce contexte, la Réserve Fédérale américaine (Fed) a adopté une posture attentiste, préoccupée par le désancrage possible des anticipations d’inflation. Des tensions internes sont apparues, notamment après que Donald Trump a envisagé de destituer Jerome Powell. Il s’est ensuite (heureusement) ravisé, affirmant vouloir seulement accélérer la baisse des taux. Mais la Fed se trouve dans une position délicate : bien que l’inflation actuelle soit proche de sa cible, les risques liés aux tarifs douaniers et à une possible hausse future des prix pourraient limiter sa capacité à réduire les taux d’intérêt pour stimuler l’économie.
En zone euro, l’activité économique présente des dynamiques divergentes selon les secteurs : tandis que l’industrie manufacturière continue d’afficher des signes de contraction, notamment en raison des pressions sur les chaînes d’approvisionnement et des coûts énergétiques élevés, le secteur des services maintient une trajectoire d’expansion modérée, soutenu par la reprise du tourisme et la demande domestique. La croissance économique de la zone a néanmoins montré des signes encourageants au premier trimestre, avec un rebond notable atteignant 1,3 % en rythme annualisé. L’Allemagne, première économie de la zone, a finalement renoué avec la croissance après deux trimestres difficiles, une dynamique positive qui devrait se consolider dans les mois à venir grâce à la mise en œuvre de mesures d’assouplissement budgétaire. Face à l’évolution favorable de l’inflation, qui s’est repliée à 2,2 % - un niveau plus proche de l’objectif de stabilité des prix - la Banque Centrale Européenne (BCE) a procédé à une nouvelle baisse de son principal taux directeur de 0,25 %, marquant ainsi la septième réduction consécutive depuis que les taux avaient atteint un pic de 4,0 % l’année précédente. Cette décision, adoptée à l’unanimité par le Conseil des gouverneurs, s’inscrit dans une stratégie plus large visant à soutenir l’économie de la zone euro, qui fait face à un double défi : l’intensification des tensions commerciales avec les États-Unis et une détérioration générale de l’environnement commercial international, facteurs qui pèsent sur les perspectives de croissance à moyen terme.
En Chine enfin, l’économie a affiché une performance robuste au premier trimestre, avec une croissance du PIB atteignant 5,4 %, un résultat qui a dépassé les projections des analystes. Cette expansion a été principalement soutenue par le dynamisme des exportations et la vigueur de la consommation intérieure, cette dernière enregistrant une progression notable de 5,9 %. Toutefois, l’intensification des tensions commerciales commence à peser significativement sur la dynamique économique du pays. Cette tendance se manifeste notamment à travers deux indicateurs préoccupants : d’une part, l’indice PMI des services a reculé à 50,7, se rapprochant dangereusement du seuil de contraction, et d’autre part, les exportations vers les États-Unis ont marqué un net ralentissement. Pour contrer ces vents contraires et maintenir la stabilité de sa trajectoire économique, le gouvernement chinois déploie un arsenal croissant de mesures de soutien, notamment à travers des stimuli fiscaux et monétaires ciblés.
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