L’actualité mondiale est restée dominée par des tensions croissantes dans les relations internationales, marquée notamment par l’altercation historique en fin de mois entre Donald Trump et Volodymyr Zelensky à la Maison Blanche. Cette rencontre sans précédent a cristallisé les divergences de positions concernant le conflit en Ukraine et illustre parfaitement la fragilité des alliances géopolitiques actuelles dans un contexte de polarisation croissante sur la scène diplomatique internationale.
Par ailleurs, les récentes déclarations de Donald Trump concernant la politique commerciale américaine ont amplifié l’incertitude et la volatilité sur les marchés actions internationaux. Initialement, diverses sources avaient laissé entendre que l’implémentation des nouveaux tarifs douaniers visant le Canada et le Mexique pourrait être reportée jusqu’au début du mois d’avril, offrant ainsi une période de transition pour les entreprises concernées. Cependant, dans une volte-face caractéristique de sa présidence, le président américain n’a pas seulement confirmé le maintien intégral de ces mesures protectionnistes au 4 mars comme initialement prévu, mais a également pris la décision surprenante d’annoncer une hausse supplémentaire de 10% des tarifs douaniers sur l’ensemble des produits chinois importés. Cette nouvelle mesure protectionniste, qui vient s’ajouter à l’augmentation de 10% déjà appliquée sur les importations chinoises depuis près d’un mois, représente une escalade significative dans les tensions commerciales entre Washington et Pékin, ravivant les craintes d’une guerre commerciale généralisée aux conséquences potentiellement déstabilisatrices pour l’économie mondiale.
La politique économique et commerciale agressive menée par l’administration Trump a des répercussions directes et mesurables sur l’inflation domestique américaine — les dernières données économiques révèlent que la hausse des prix à la consommation s’est accélérée pour le quatrième mois consécutif, comme en témoigne l’indice CPI récemment publié par le département du Travail, atteignant désormais le seuil de 3,0% en glissement annuel, un chiffre nettement supérieur aux prévisions consensuelles des analystes économiques. Cette dynamique inflationniste persistante complique la mission de la Réserve fédérale (FED) dans son objectif de ramener l’inflation vers sa cible officielle de 2% à court ou moyen terme. Les conséquences de cette situation économique tendue se font également sentir sur le moral des ménages américains, comme le démontre clairement la chute spectaculaire de l’indice de confiance des consommateurs établi par le Conference Board, qui s’est effondré à 98,3 points contre 105,3 le mois précédent — atteignant ainsi son niveau le plus bas depuis avril 2024, un indicateur préoccupant pour les perspectives de consommation future.
Donald Trump a par ailleurs évoqué une hausse des droits de douane de 25 % sur les exportations européennes, notamment dans le secteur automobile. Toutefois, les investisseurs minimisent pour le moment cette menace, considérant les fréquents revirements du président américain, et anticipent plutôt l’émergence d’un compromis lors des négociations. Leur optimisme est également porté par les indicateurs économiques qui montrent une amélioration notable. Les ventes au détail allemandes ont notamment surpassé les attentes, tandis que l’inflation française a atteint son plus bas niveau en quatre ans, à 0,9 % sur un an. Ces signaux positifs renforcent la probabilité de la poursuite d’un assouplissement monétaire de la Banque Centrale européenne (BCE) cette année. Enfin, les investisseurs saluent la perspective d’un accord en Ukraine, Volodymyr Zelensky ayant finalement déclaré à la presse que son pays était prêt à signer l’accord américano-ukrainien sur les minéraux, ouvrant potentiellement la voie à des négociations de paix avec la Russie. Dans ce contexte géopolitique, les pays européens s’orientent vers une augmentation substantielle de leurs budgets de défense, ce qui pourrait entraîner un allègement des contraintes fiscales européennes. La présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, a en effet évoqué l’idée d’exclure les dépenses militaires du calcul du déficit public des États-membres.
En Chine, les indicateurs d’activité ont montré une légère expansion de l’activité mais se sont révélés inférieurs aux attentes : l’indice PMI des services s’est établi à 51,0 et celui de l’industrie à 50,1, pénalisés par l’emploi et les commandes à l’exportation. Ces dernières ont notamment été impactées par l’instauration de droits de douane par le gouvernement américain. Les ventes de véhicules électriques neufs ont toutefois bondi de 29,4 % sur un an. Par ailleurs, Xi Jinping a organisé un symposium exceptionnel à huis clos avec des chefs d’entreprise, marquant ainsi un changement de ton pour restaurer la confiance du secteur privé. Le Conseil d’État a également dévoilé des mesures visant à faciliter les fusions-acquisitions pour les investisseurs étrangers en Chine, notamment en levant toutes les restrictions d’accès au marché manufacturier. Le secteur technologique a quant à lui été porté par les excellents résultats trimestriels d’Alibaba, dont les performances ont dépassé les attentes tant dans l’e-commerce que dans le cloud. L’entreprise a d’ailleurs annoncé un plan d’investissement ambitieux de 380 milliards de RMB (plus de 50 milliards de dollars) dans l’IA et le cloud sur les trois prochaines années.
Les actions de la zone euro ont poursuivi leur rattrapage en ce début d’année, enregistrant une hausse de 5,1 % sur le mois de février. En revanche, les actions américaines ont reculé de 1,7 % (en euros), pénalisées par les craintes d’un ralentissement de la consommation américaine face au risque inflationniste lié à la politique de Donald Trump. Dans ce contexte, nous maintenons notre position tactique sur les actions de la zone euro dans nos indices de référence. Ce rattrapage — que nous ne considérons pas comme une tendance pérenne — pourrait se prolonger en raison de l’important écart de valorisation qui s’est creusé l’an dernier avec les actions américaines. Nous conservons également notre exposition au secteur des valeurs financières internationales, qui devraient, elles, tirer profit de la politique expansionniste et inflationniste menée par Donald Trump.