Commentaire de gestion - Janvier 2025

L’activité économique mondiale a maintenu un niveau globalement satisfaisant au cours du mois de décembre, principalement grâce à la résilience du secteur des services qui est parvenue à contrebalancer efficacement la faiblesse persistante observée dans le secteur industriel. Selon les projections actuelles des économistes, la croissance du Produit Intérieur Brut (PIB) mondial devrait se maintenir aux alentours de 3 % pour l’année 2024, s’inscrivant ainsi dans la continuité des performances enregistrées en 2023.

Les États-Unis continuent de se distinguer nettement sur la scène internationale par la robustesse exceptionnelle de leur croissance économique. Les dépenses des ménages américains demeurent particulièrement dynamiques, avec un impact particulièrement favorable sur le secteur des services. Cette vigueur est notamment illustrée par l’indicateur PMI des services qui a atteint le niveau remarquable de 58,5, établissant ainsi son plus haut niveau depuis trois années consécutives. Sur le front de l’emploi, on observe un ralentissement progressif et maîtrisé du marché du travail, une évolution qui a conforté la Réserve Fédérale (FED) dans sa décision de poursuivre son cycle d’assouplissement monétaire en procédant à une nouvelle réduction de ses taux directeurs de 0,25 %. Néanmoins, l’institution monétaire américaine a adopté une posture particulièrement prudente concernant ses futures interventions sur les taux, confrontée à une inflation qui se révèle plus tenace que prévu dans ses prévisions initiales, notamment en raison des pressions continues observées sur le marché immobilier et les prix des logements. Dans ce contexte, la banque centrale américaine s’est vue contrainte de réviser à la hausse ses projections tant pour l’inflation que pour les taux directeurs, ne prévoyant plus que deux ajustements à la baisse des taux en 2025, un nombre significativement réduit par rapport aux quatre baisses envisagées lors de sa précédente communication. Certains membres du comité de politique monétaire expriment également leurs préoccupations quant aux potentiels effets inflationnistes des politiques migratoires et douanières envisagées par l’administration Trump. Le secteur industriel demeure, en revanche, en phase de contraction, mais nous observons des signaux prometteurs du côté de l’investissement des entreprises, qui manifeste des signes tangibles de reprise progressive.

En zone euro, la situation économique au quatrième trimestre s’est caractérisée par une croissance particulièrement atone, principalement affectée par la combinaison d’un secteur industriel plongé en récession et d’un ralentissement notable dans le secteur des services. L’indice mensuel des directeurs d’achat (PMI) du secteur des services a enregistré une détérioration significative, chutant de 51,6 à 49,5, franchissant ainsi le seuil critique de 50 qui sépare l’expansion de la contraction. Cette régression marque un tournant préoccupant, représentant la première contraction de l’activité dans les services depuis janvier. Dans leurs analyses, les chefs d’entreprise identifient deux facteurs majeurs pour expliquer ce ralentissement : d’une part, une demande globale qui peine à se maintenir, et d’autre part, des difficultés persistantes à recruter du personnel qualifié dans un marché du travail qui reste tendu. Cette faiblesse économique se manifeste de manière hétérogène au sein de la zone euro, avec l’Allemagne et la France qui exercent une pression baissière significative sur l’ensemble de la région, tandis que l’Espagne et la Grèce maintiennent une dynamique économique relativement robuste. La situation inflationniste demeure préoccupante, principalement alimentée par une progression soutenue des salaires qui se répercute particulièrement dans le secteur des services. Dans ce contexte économique complexe, la Banque Centrale Européenne (BCE) a néanmoins poursuivi son cycle d’assouplissement monétaire en procédant à une troisième baisse consécutive de ses taux directeurs de 0,25 %. Face à la détérioration marquée de la croissance — exacerbée notamment par les incertitudes politiques qui secouent l’Allemagne et la France — plusieurs membres influents du Conseil des Gouverneurs plaidaient pour une action plus énergique avec une réduction plus substantielle des taux, suggérant une baisse de 0,5 %. Cette situation délicate a été explicitement reconnue par Christine Lagarde, présidente de la BCE, qui a souligné que l’économie de la zone euro « perdait de l’élan », une observation qui laisse présager la probabilité d’une continuation de la politique d’assouplissement monétaire tout au long de l’année 2025.

En Chine, l’activité économique montre des signes de stabilisation, bien qu’elle persiste à des niveaux considérés comme insuffisants par rapport aux standards historiques du pays. Le plan de relance gouvernemental mis en place au cours de l’automne, comprenant notamment des mesures de soutien au secteur immobilier et des initiatives pour stimuler la consommation intérieure, a contribué à une légère amélioration du sentiment des dirigeants d’entreprise. La croissance de la production industrielle a notamment légèrement augmenté à 5,4% en glissement annuel, contre 5,3% précédemment, en partie en raison d’une croissance plus rapide de la production automobile. Cependant, les défis structurels, particulièrement dans le secteur immobilier et la confiance des consommateurs, continuent de peser sur les perspectives de croissance à court terme.

En décembre, les actions de la zone euro et des marchés émergents ont connu un rattrapage avec des hausses respectives de 1,4 % et 2,0 %, tandis que les actions américaines ont reculé de 0,5 %. Bien que les États-Unis demeurent le moteur incontestable de la croissance mondiale, ce rattrapage — sans constituer une tendance durable à notre sens— pourrait se prolonger sur quelques semaines, compte tenu de l’important écart de valorisation qui s’est creusé durant l’année entre les actions américaines et celles des marchés européens et émergents. Dans ce contexte, nous avons légèrement renforcé notre exposition à la zone euro dans la poche actions de nos indices de référence. Nous maintenons également notre positionnement sur les secteurs des valeurs technologiques et financières internationales, susceptibles de profiter de la politique expansionniste et inflationniste menée par Donald Trump.