Commentaire de gestion - Novembre 2024

Aux États-Unis, les indicateurs économiques publiés en octobre dressent un tableau d’une économie qui continue de faire preuve d’une résilience remarquable, tant sur le plan de la consommation que sur celui du marché de l’emploi. Cette vigueur se manifeste notamment à travers l’indicateur avancé PMI des services, qui a atteint le niveau de 55,3, largement au-dessus du seuil de 50 qui marque la frontière entre contraction et expansion. Ce chiffre témoigne d’une croissance substantielle et soutenue dans ce secteur clé de l’économie américaine. Par ailleurs, les ventes au détail ont enregistré une hausse de 0,4%, ce qui représente une accélération significative par rapport à la dernière publication, puisque cette progression est quatre fois supérieure. Le marché du travail, quant à lui, continue de montrer des signes de robustesse. Les demandes hebdomadaires d’allocations chômage ont suivi une tendance à la baisse tout au long du mois. Du côté des entreprises, les résultats financiers publiés se sont avérés particulièrement solides, avec à nouveau une excellente performance dans le secteur technologique. Des géants tels que Google et Microsoft ont notamment fait état de résultats impressionnants pour leurs divisions cloud, affichant des taux de croissance qui avoisinent les 35%. En revanche, le secteur industriel continue de faire face à des difficultés significatives et reste en phase de contraction. Cette situation a des répercussions négatives sur les exportations du pays, ce qui pourrait potentiellement freiner la croissance économique globale si cette tendance venait à se prolonger.

En zone euro, l’activité économique demeure languissante, malgré une légère amélioration par rapport au mois précédent. Le ralentissement de la croissance chinoise impacte notamment de manière significative les secteurs exportateurs européens, tels que l’automobile et le luxe, qui dépendent fortement de la demande asiatique. Parallèlement, la consommation interne au sein de la zone euro reste peu dynamique, reflétant un manque de confiance des consommateurs face à l’incertitude économique. En France en particulier, les incertitudes politiques qui planent sur le pays ont un impact significatif sur l’activité du secteur privé, qui s’est contractée pour le deuxième mois consécutif en octobre. Cette contraction s’est même accentuée, marquant le recul le plus important depuis le début de l’année. L’indice PMI composite français, baromètre fiable de l’activité du secteur privé, a enregistré une chute notable, passant de 48,6 en septembre à 47,3 en octobre, son plus bas depuis neuf mois. Dans ce contexte, la Banque Centrale Européenne (BCE) a logiquement procédé à une réduction de 0,25 % de son principal taux directeur, le taux de facilité de dépôt, le faisant passer de 3,50 % à 3,25 %. Il s’agit de la deuxième baisse consécutive en l’espace de deux mois, ce qui semble traduire un changement de priorité au sein du Conseil des gouverneurs de la BCE : l’accent semble désormais être mis davantage sur la stimulation de la croissance que sur la lutte contre l’inflation, qui a atteint l’objectif de 2% fixé par l’institution, malgré un léger rebond par rapport au mois dernier.

En Chine, face à des données macroéconomiques peu encourageantes et un objectif de croissance annuelle d’environ 5 % qui semble de plus en plus optimiste, la Banque centrale a procédé à une nouvelle baisse de ses taux directeurs. Les autorités pourraient annoncer un plan de relance supplémentaire de plus de 10 000 milliards de yuans (environ 1 300 milliards d’euros) sur plusieurs années. Ce plan viserait à concentrer les efforts sur l’aide aux gouvernements locaux, au plus près des besoins de la population. Les milliards de yuans de soutien pourraient servir en priorité à alléger la dette de ces gouvernements, via des émissions obligataires. Celles-ci permettraient de rembourser la « dette cachée », améliorant ainsi la transparence, réduisant les coûts d’emprunt et allongeant l’horizon de remboursement. Le ministère chinois a qualifié ces mesures « d’allègement de la dette les plus fortes de ces dernières années ».

Le mois d’octobre a été marqué par une forte divergence de performances. Les actions émergentes et de la zone euro ont baissé respectivement de 1,8 % et 3,3 %, affectées par des données macroéconomiques médiocres. À l’inverse, les actions américaines ont progressé de 1,9 %, stimulées par des signaux encourageants de la résilience économique du pays et par l’espoir d’une victoire républicaine aux élections présidentielles — leur programme étant perçu comme plus favorable aux entreprises que celui des démocrates. Dans ce contexte, nous avons maintenu une position neutre dans nos portefeuilles, c’est-à-dire une exposition de 50 % aux actions et de 50 % aux obligations dans une allocation équilibrée. Nous avons, par ailleurs, légèrement augmenté la sensibilité aux taux de la poche obligataire (duration) en prévision de nouvelles baisses des taux directeurs dans la plupart des pays développés.