Commentaire de gestion - Septembre 2024

Aux États-Unis, les actifs risqués ont regagné en vigueur au mois d’août, grâce à l’enthousiasme suscité par la campagne de Kamala Harris faisant suite au retrait de Joe Biden, ainsi que par la confirmation d’un ralentissement de l’inflation. Ce dernier point soutient le début du cycle de baisse des taux d’intérêt par la Réserve fédérale (FED), avec une première réduction prévue dès septembre. Cependant, les données macroéconomiques ont présenté un tableau mitigé, notamment dans le secteur immobilier, où une baisse mensuelle de 6,8 % des mises en chantier a été enregistrée, les ramenant à leur niveau le plus bas depuis 2020, ainsi qu’une réduction de 4 % des permis de construire. Les chiffres de l’emploi ont également été décevants, avec un taux de chômage en hausse à 4,3 % par rapport aux 4,1 % attendus, et seulement 114 000 créations d’emplois non agricoles comparées aux 175 000 espérées. Pourtant, les craintes de récession aux États-Unis se sont temporairement dissipées, et le scénario d’un atterrissage en douceur de l’économie américaine (soft landing) a été à nouveau favorisé par les investisseurs, rassurés notamment par les chiffres du PIB des États-Unis au 2ème trimestre (+3 % en rythme annualisé). En conséquence, les actions américaines ont progressé de 4,1 % sur le mois, avec un rattrapage particulièrement marqué des valeurs technologiques.

Dans la zone euro, les indicateurs d’activité (PMI) ont révélé une amélioration générale dans le secteur des services, stimulée par l’enthousiasme généré autour des Jeux Olympiques en France et le dynamisme du tourisme dans le sud de l’Europe. Ceci a bénéficié aux actions européennes qui se sont appréciées de 2,2% sur le mois. Cependant, le secteur industriel a continué de rencontrer des difficultés persistantes, en particulier en Allemagne. Ce pays est fortement affecté par ses relations commerciales avec une Chine qui demeure dans une situation économique affaiblie. Par ailleurs, les données relatives à l’inflation ouvrent la voie à des mesures supplémentaires d’assouplissement monétaire, avec une inflation totale qui a diminué pour atteindre 2,2 % sur une période d’un an. Néanmoins, la prudence est de rigueur, car depuis plusieurs mois, l’inflation sous-jacente, qui exclut les produits volatils, reste stable à 2,8 %.

En Chine, les indicateurs économiques continuent de montrer des signes de faiblesse, mettant en évidence la nécessité pressante de nouvelles mesures de stimulation gouvernementales qui se font attendre. Cette décélération de la deuxième puissance économique mondiale a des répercussions significatives sur l’ensemble de la région asiatique. Les effets se font particulièrement sentir à Taiwan, où l’activité du secteur manufacturier a enregistré un ralentissement pour le deuxième mois consécutif en août. Cette tendance s’accompagne d’une baisse notable de la confiance des entreprises, qui atteint son niveau le plus bas depuis le l’année.

Dans ce contexte, nous avons maintenu une position neutre dans nos portefeuilles, c’est-à-dire une exposition de 50 % aux actions et de 50 % aux obligations dans une allocation équilibrée. Nous pensons toujours que les craintes d’une récession aux États-Unis sont exagérées, mais nous restons vigilants face aux indicateurs qui pourraient être précurseurs dune dégradation rapide. En Europe, la croissance reste atone, fragilisée par le ralentissement de la Chine, une politique monétaire restrictive et les incertitudes politiques en France. Nous avons augmenté à nouveau la sensibilité aux taux de la poche obligataire (duration) en prévision d’une baisse des taux directeurs dans la plupart des pays développés.