Commentaire de gestion - Août 2024

Aux États-Unis, l’actualité politique a été marquée par la tentative d’assassinat sur Donald Trump, suivie du retrait de Joe Biden de sa candidature à l’élection présidentielle et de son soutien à Kamala Harris. Cette dernière bénéficie d’un bond d’opinions favorables mais reste nettement derrière Donald Trump dans les intentions de vote. La victoire des républicains aux prochaines élections américaines est largement anticipée par les investisseurs, ce qui engendre des mouvements importants de rotation sectorielle. Nous observons notamment une baisse du secteur technologique de près de 3% sur le mois, au profit du secteur immobilier qui a progressé de 5,9% sur la période car il fait partie des secteurs qui pourraient bénéficier du soutien budgétaire et réglementaire promis par le parti républicain. À l’inverse, le secteur des valeurs technologiques subit l’impact des anticipations d’inflation élevées liées à la politique douanière souhaitée par le candidat républicain, et des résultats qui peinent à surpasser les attentes des analystes de plus en plus élevées. Sur le plan macroéconomique, les données confirment le scénario d’un atterrissage en douceur de l’économie américaine. Cela signifie que l’économie pourrait ralentir sans entrer en récession, ce qui est un objectif clé de la politique monétaire actuelle. En réponse à ces données encourageantes, Jerome Powell, le gouverneur de la Réserve fédérale (FED), a évoqué les possibilités d’une première baisse des taux directeurs en septembre. Une telle décision pourrait stimuler davantage l’économie en rendant le crédit moins coûteux pour les entreprises et les consommateurs, favorisant ainsi la croissance économique tout en maîtrisant l’inflation. Mais certains investisseurs redoutent que la FED tarde trop à baisser ses taux d’intérêt, ce qui pourrait avoir des conséquences néfastes sur l’économie. Ils craignent que cette hésitation ne permette pas d’empêcher l’économie américaine d’entrer en récession. Cette incertitude et ces craintes entraînent actuellement de forts mouvements de baisse des actions internationales, affectant les marchés financiers à l’échelle mondiale.

En zone euro, l’actualité politique est également chargée ces derniers temps, notamment en raison des difficultés que rencontre la France pour former un gouvernement stable. La situation est compliquée par un Parlement divisé, où aucun parti politique ne détient une majorité claire, rendant les négociations ardues et prolongées. Cette impasse politique suscite de nombreuses discussions et débats, tant au niveau national qu’international, et soulève des questions sur l’avenir de la gouvernance en France. Par ailleurs, les résultats des entreprises les plus exposées à la Chine sont globalement décevants, particulièrement dans le secteur du luxe ou de l’automobile. Cette tendance s’explique par le ralentissement de l’économie chinoise, qui pèse lourdement sur les ventes et affecte négativement les performances financières de ces entreprises.

En Chine en effet la croissance du PIB s’est établie à 2,8% en rythme trimestriel annualisé, soit nettement en dessous des 4,1% attendus par les analystes. Il s’agit de son rythme le plus faible depuis cinq trimestres. Cette faiblesse s’explique notamment par la faible consommation des ménages et de l’investissement immobilier qui continue de se contracter. Au final, les actions des pays émergents asiatiques ont baissé de plus de 1% au mois de juillet.

Dans ce contexte, nous maintenons une position neutre dans nos portefeuilles, c’est-à-dire une exposition de 50% aux actions et de 50% aux obligations dans une allocation équilibrée. Nous pensons que les craintes d’une récession aux États-Unis sont exagérées, mais elles entraînent des prises de bénéfices importantes au sein des actions dont les valorisations sont globalement élevées. Nous avons réduit notre exposition aux valeurs technologiques, plus sensibles à ces prises de profit des investisseurs. Enfin, nous avons légèrement augmenté la sensibilité aux taux de la poche obligataire (duration) en prévision d’une baisse des taux directeurs dans la plupart des pays développés.