Commentaire de gestion - Juin 2024

L’activité mondiale a ré-accéléré au mois de mai, grâce à une consommation globale qui reste forte, notamment en Asie, mais aussi grâce au redressement progressif de l’activité manufacturière. Le processus de désinflation mondiale, qui était en cours depuis l’été 2022, est ainsi freiné par la robustesse de la demande, ainsi que par des pressions constantes sur les salaires et les coûts du transport maritime. Ce qui amène les banquiers centraux des pays développés à être plus prudents sur leurs perspectives de baisse de leurs taux directeurs.

Aux Etats-Unis, la Réserve Fédérale (FED) a décidé de maintenir sa fourchette de taux entre 5,25 % et 5,5 % (leurs niveaux les plus élevés depuis vingt ans) et Jerome Powell a précisé que les progrès sur la dynamique inflationniste étaient moindres qu’envisagé en début d’année. Bien que certains indicateurs avancés publiés en mai aient déçu les analystes et laissaient présager un léger ralentissement de l’activité, l’inflation ne baisse plus depuis plusieurs semaines aux Etats-Unis, notamment sous l’effet du marché de l’emploi qui reste tendu avec des créations d’emplois nettement au-dessus des attentes et des pressions sur les salaires. Les investisseurs misent désormais sur une première baisse des taux directeurs en septembre, voire même en novembre.

La Banque Centrale Européenne (BCE) a, quant à elle, annoncé une baisse de 0,25% de ses taux directeurs, bien que l’inflation soit repartie en hausse en mai avec l’accélération des prix des services et de l’énergie. Il s’agit du premier assouplissement de sa politique monétaire depuis près de 5 ans, et de la fin du resserrement monétaire le plus drastique et le plus rapide de l’histoire de la zone euro. La vitesse et la durée des futures baisses des taux restent, en revanche, très incertaines. L’activité se redresse en effet en zone euro, aussi bien dans les services que dans l’industrie, ce qui ralentit, là aussi, le processus de désinflation.

La bonne dynamique macroéconomique globale a profité aux actions mondiales qui ont progressé de 2,5% sur le mois, avec une surperformance des actions américaines et des valeurs technologiques en particulier. Nous maintenons notre surexposition à ce secteur qui, malgré des valorisations élevées, continue à attirer les investisseurs du fait de résultats solides et de perspectives très encourageantes, notamment dans l’intelligence artificielle. Au sein des obligations, nous continuons à privilégier celles à hauts rendements et à échéances courtes pour l’attrait de leurs rendements et leur moindre sensibilité aux mouvements de taux, dont les perspectives de baisse se sont éloignées dans le temps.